Retour — Causerie virtuelle : vers un nouveau plan d’urbanisme pour Montréal métropole culturelle

© Sebastien Cordat / Unsplash

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Culture Montréal

Culture Montréalen collaboration avec Héritage Montréal, a présenté le 25 février dernier une causerie virtuelle dont l’objectif était de mettre en lumière l’importance d’un nouveau Plan d’urbanisme pour la métropole, et de réfléchir au rôle que la culture et le patrimoine peuvent jouer dans l’aménagement du territoire.  

La causerie était animée par Valérie Beaulieu, directrice générale de Culture Montréal, Marie Lessard et Dinu Bumbaru, coprésidents de la Commission permanente du cadre de vie. Nous avons également compté sur la participation d’Éric Alan Caldwell, conseiller municipal, membre du comité exécutif de la Ville de Montréal, responsable de l’urbanisme et de la mobilité ; de Pascal Lacasse, urbaniste et chef de la Division Urbanisme et mobilité, Division des plans et des politiques à la Ville de Montréal ; et de Taïka Baillargeon, directrice adjointe des politiques chez Héritage Montréal.  

La démarche d’élaboration du PUM 2050 

Le plan d’urbanisme et de mobilité 2050 (PUM) rassemble deux démarches autrefois distinctes – urbanisme et transport – dans un seul et même exercice qui sert à orienter l’aménagement du territoire, son organisation spatiale et physique, à travers l’établissement de lignes directrices et autour d’une vision. Cette vision d’avenir, dont l’horizon est fixé à 2050, se déploiera dans un premier document intitulé Projet de ville, lequel sera rendu public en juin 2021. De son côté, le PUM 2050 constitue le document formel qui contiendra notamment les grandes orientations et les objectifs ciblés. La parution d’un projet de PUM est prévue en 2022 et son adoption en 2023.  

Pascal Lacasse a présenté les quatre orientations incontournables qui constitueront les fondements du futur Projet de ville : la transition écologique ; la solidarité, l’équité et l’inclusion ; la démocratie et la participation ; ainsi que l’innovation et la créativité. Celles-ci devront s’incarner dans le Projet de ville à partir d’une échelle d’intervention à trois niveaux, soit le bâtiment, le quartier et la métropole.  

Le rôle de la culture et du patrimoine dans l’aménagement territorial  

Comme l’a signalé Marie Lessard, la place de la culture a été reconnue dès le premier PUM de 1992 où l’on désignait déjà Montréal comme métropole culturelle. Les quatre caractéristiques principales des plans de 1992 et 2004 qui, non seulement, inaugurent une nouvelle façon de concevoir et d’aménager la ville, mais qui constituent aussi le terreau à partir duquel il est possible d’articuler une vision pour la culture et le patrimoine ont également été passées en revue  : 

    • Une considération nouvelle pour la matérialité de Montréal, sa forme urbaine, sa silhouette, conçues comme un élément essentiel de son identité. 
    • Un intérêt pour la façon avec laquelle les habitants perçoivent la ville, la vivent et s’identifient à elle.
    • Une préoccupation pour le développement durable qui mèned’un côté, à la formation d’une ville de proximité, favorisant un meilleur accès aux espaces de la vie quotidienne, commerces, écoles et par conséquent équipements culturels et, de l’autre, à la réutilisation de l’existant à travers notamment la requalification des bâtiments et des espaces, comme ce fut le cas avec l’ancienne carrière Miron devenue parc Frédéric-Back 
    • Enfin, une plus grande démocratisation des processus de décision, permettant de modifier les plans et règlements en y intégrant des recommandations issues de la société civile et donc des milieux de la culture et du patrimoine. 

Au-delà de ces quatre grands fondements, Taïka Baillargeon a rappelé le caractère structurant et transversal de la culture qui participe à améliorer la qualité de vie des habitants et à renforcer le sentiment d’appartenance tout en contribuant à la dynamique économique.  

Vers le PUM 2050   

D’emblée en début d’activité, Éric Alan Caldwell a livré quelques pistes de réflexion pour penser les enjeux et les défis liés à la culture et au patrimoine. Sous la forme d’une série de questions qu’il a énumérées pêle-mêle, il a invité les participants à s’interroger sur la place de l’école, du patrimoine religieux, des noyaux urbains, sur l’avenir des centres culturels, l’influence du numérique, mais aussi l’impact des mesures sanitaires sur l’aménagement et la diffusion culturelle. « Quelle sera la relation entre l’individuel et le collectif ? Le privé et le public ? Le stationnaire et l’interactif ? », a-t-il lancé à la fin de son intervention.  

Les nombreux échanges entre les participants ont porté sur des enjeux aussi variés que la vie culturelle nocturne, les ateliers d’artistes et d’artisans, les usages transitoires ou encore la mixité d’occupation et l’importance de développer des outils pour la concrétiser 

Dinu Bumbaru, pour sa part, a souligné le fait que le prochain PUM constitue une occasion de réfléchir à la tension qui existe entre « le cœur » de la métropole et les quartiers, à l’usage des espaces existants, à l’écologie humaine et économique, à l’identité de la métropole et plus globalement à la direction que l’on souhaite prendre en tant que collectivité. 

Dans les prochaines semaines, la commission permanente du Cadre de vie continuera d’approfondir les réflexions en vue de l’élaboration du Projet de ville.