Qu’est-ce qui constitue l’identité d’un quartier selon toi?
Principalement ses gens et son territoire. Son incarnation quant à elle se manifeste dans son architecture, ses institutions, événements et manifestations culturels.
Comment ton parcours t’a-il amené vers la culture?
Ma première carrière était dans le monde de la télévision et du documentaire. Ce dernier m’a permis de développer mon intérêt face aux histoires de gens, leurs luttes, leurs passions. Je crois que c’est un peu ce que je tente humblement de faire dans mon travail actuel : raconter l’histoire de notre quartier, des gens qui le définissent un peu plus à tous les jours.
Fais–nous part de ton coup de cœur d’un organisme, d’un lieu ou d’une initiative culturelle de votre quartier ?
Les soirées OKlà, sur le toit du stationnement Ethel. Depuis 3 ans, nous développons un espace citoyen sur les étages supérieurs de l’infrastructure. Parallèlement à nos offensives de financement, nous programmons une saison d’événements. En 2017, Michael Bardier, citoyen de Verdun et fondateur de la boîte Heavytrip, nous approchait pour produire une série de concerts très minimalistes, diffusant essentiellement des artistes de la scène expérimentale montréalaise et internationale.
Grâce à la collaboration d’un acteur culturel, le service de la culture de Verdun et la SDCW, nous avons offerts plus de 40 performances gratuites dans ce lieu unique. Non seulement cette programmation donne accès à un contenu culturel différent à la population du secteur, mais en plus elle attire une clientèle exogène à Verdun. Ce qui, dans les circonstances, améliore et diversifie l’offre culturelle du quartier et profite au développement économique de l’artère et son positionnement.
Peux-tu nous faire part d’une anecdote sur la tenue d’un évènement culturel sur la promenade Wellington?
Lors de la 4e édition de Cabane Panache et Bois Rond, une dame fraîchement arrivée d’Afrique, en visite chez un proche habitant Verdun se pointe à notre kiosque de tire d’érable. Suite à une brève conversation de bienvenue, je dépose le sirop sur la neige juste en face d’elle. Elle goûte au produit et s’extasie alors de façon excessivement volubile quant à la saveur du produit, cette technique de service digne de l’alchimie, etc. Elle était tout simplement charmée. C’est à ce moment, que j’ai compris que Cabane Panache n’allait pas seulement devenir un événement culinaire, mais aussi une plateforme culturelle servant à rassembler l’ensemble des communautés locales dans un lieu commun : la nourriture. Le succès de cet événement est non seulement dû à sa bonne gestion et la qualité de nos partenariats, mais surtout parce qu’il est produit par la communauté de restaurateurs et représente les communautés du secteur. Je crois qu’il trouve une résonance forte dans l’ADN de Verdun.