Entre raison et tension — L’art public à l’épreuve de la commémoration corrigée

À l’hiver 2016, à Montréal, une statue rendant  hommage à Claude Jutra est retirée de l’espace public suite à la controverse entourant le célèbre cinéaste. À l’été 2017, l’annonce du retrait d’une statue du général de la Confédération Robert E. Lee déclenche de violents affrontements à Charlottesville, aux États-Unis. Plus récemment, à Victoria, le déboulonnement de la statue érigée à la mémoire de l’ancien premier ministre John A. Macdonald relance le débat d’un océan à l’autre, entrainant un certain nombre de questionnements quant au rapport que nous entretenons face à notre mémoire collective et à ses représentations. Les fonctions, la forme et le contenu des pratiques commémoratives agitent aussi bien les médias sociaux que les milieux académiques et politiques.

Initiée par la Commission permanente de l’art public de Culture Montréal, ce forum réunit des experts québécois, canadiens et étrangers afin de poser un regard critique sur les perspectives d’avenir de l’art public à la lumière d’un processus de révision en cours, particulièrement visible en Amérique du Nord, des interprétations/représentations officielles du passé. Le programme de la journée, articulé autour d’une grande conférence inaugurale, d’interventions individuelles et d’une table-ronde, permettra de croiser les perceptions et les analyses d’artistes, de commissaires, de chercheurs et de professionnels des sphères artistique et communautaire.

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Lundi 7 octobre 2019
8 h 15 à 18 h
Ouverture des portes : 8 h 15

BanQ Grande Bibliothèque
(475 Boul. de Maisonneuve E, Montréal)

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Membre : 90 $
Régulier : 120 $
Étudiant : 50 $

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#CommémArtCM— @CultureMontreal

(Le colloque est bilingue. Une traduction simultanée en français et en anglais est disponible.)

8 h 15
Accueil des participants

Café et croissants seront servis.

9 h
Mots de bienvenue

→ Jean-Louis Roy, président-directeur général — BAnQ
→ Valérie Beaulieu, directrice générale — Culture Montréal

9 h 15
Introduction

→ Louise Déry, coprésidente de la Commission permanente de l’art public et membre du C.A. – Culture Montréal
→ Sébastien Barangé, coprésident de la Commission permanente de l’art public — Culture Montréal
Comment l’art public peut-il contribuer à guérir ou à réparer les injustices du passé si, de nos jours, il semble plus diviser que rassembler? Comment concilier les représentations officielles du passé et l’affirmation de nos valeurs contemporaines? Que faire avec les monuments qui commémorent des idéologies ou des personnages controversés/contestés?

9 h 30
Conférence plénière

(Présentée par Louise Déry)
→ Harriet F. Senie, Directrice, MA Art History, Art Museum Studies — The City College, NYC;
Professeure, Art History — CUNY Graduate Center

10 h 45
Pause-café

11 h
Détruire, déplacer, rajouter ou préserver? État des lieux de la commémoration « corrigée »

(Responsable de séance : Analays Alvarez Hernandez)
→ Jeff Thomas, artiste
→ François Le Moine, Avocat — Sarrazin+Plourde
Quand est-il approprié de préserver un monument dont la représentation est jugée offensante?
Comment « corriger » une commémoration au-delà de la destruction ou du déplacement des monuments?

12 h 30
Dîner

13 h 30
Perspectives d’avenir et stratégies de réparation – Comment commémorer ensemble?

(Responsable de séance : Marie-Blanche Fourcade)
→ Mélanie Boucher, professeure agrégée — Université du Québec en Outaouais
→ Ken Lum, Artiste; Professeur — University of Pennsylvania School of Design, Philadelphie; Co-commissaire — Monument Lab
Quelles sont les perspectives d’avenir ou les voies d’expression pour l’art public au lendemain d’une commémoration « corrigée » ?

15 h
Pause-café

 15 h 15
Table ronde : L’avenir de la commémoration à Montréal
(Modératrice : Lucie K. Morisset)
→ Noémie McComber, artiste en arts visuels
→ Yann Pocreau, artiste
→ Bernard Vallée, Animateur en histoire et patrimoine
→ Elizabeth-Ann Doyle cofondatrice et directrice générale et artistique — MU
→ Helena Martin Franco, artiste en arts visuels

Quelles seraient, aujourd’hui, les spécificités d’un monument jugé « approprié » pour Montréal
 
16 h 45
Synthèse et mot de clôture

→ Louise Déry, coprésidente de la Commission permanente de l’art public et membre du C.A. – Culture Montréal
→ Sébastien Barangé, coprésident de la Commission permanente de l’art public — Culture Montréal

17 h
Cocktail

Mélanie Boucher

Professeure agrégée — Université du Québec en Outaouais

Mélanie Boucher est professeure en muséologie/histoire de l’art à l’Université du Québec en Outaouais. En 2015, dans le cadre d’un projet des Entrepreneurs du commun, elle co-signait (avec N. Casemajor-Loustau, A.-L. Paré et B. Schütze) le commissariat de Monument aux victimes de la liberté, qui regroupait les œuvres de 16 artistes à AXENÉO7 (Gatineau). Boucher poursuit une pratique en commissariat d’exposition depuis plus de quinze ans. En 2019, avec E. Contogouris, elle est rédactrice invitée d’un numéro de la revue Racar sur le tableau vivant. Depuis 2014, elle est co-chercheure du Groupe de recherche et réflexion CIÉCO : Collections et impératif évènementiel.

Elizabeth-Ann Doyle

Cofondatrice et directrice générale et artistique — MU

Depuis trente ans, Elizabeth-Ann Doyle a travaillé dans des institutions culturelles telles que la Place des Arts, le Musée des beaux-arts de Montréal et le Cirque du Soleil, expériences qui ont forgé sa passion absolue pour le milieu des arts.
Elle a cofondé MU, un organisme de charité qui transforme Montréal en musée d’art à ciel ouvert, en réalisant des murales pérennes contribuant au développement local. En douze ans, 120 fresques et plus de 300 murales communautaires ont été réalisées dans 17 quartiers de la métropole. MU a pu soutenir 100 artistes, et collaborer avec 200+ groupes communautaires et écoles.

François Le Moine

Avocat — Sarrazin+Plourde

François Le Moine est avocat au cabinet Sarrazin+Plourde. Il pratique en litige, en droit des arts et en propriété intellectuelle. Dans sa pratique, il conseille des musées, des galeries d’art et des artistes. Il a notamment représenté huit musées et une université devant la Cour d’appel fédérale dans le dossier Caillebotte, qui devait se déterminer quelles œuvres d’art étaient d’« importance nationale » au sens de la Loi sur l’importation et l’exportation des biens culturels.
Me Le Moine enseigne le droit des arts et du patrimoine culturel ainsi que la philosophie du droit à l’Université de Montréal. Il est membre de la Commission permanente de l’art public de Culture Montréal et a étudié à la Sorbonne, à l’Université de Keio et à l’École des hautes études en sciences sociales avant de compléter son droit à l’Université McGill.

Ken Lum

Artiste; Professeur — University of Pennsylvania School of Design, Philadelphie; Co-commissaire — Monument Lab

Ken Lum est un artiste et un professeur réputé pour son art conceptuel et figuratif faisant appel à plusieurs disciplines, dont la peinture, la sculpture et la photographie. Ses œuvres ont été largement exposées à l’international dans de nombreuses biennales d’art. Il a réalisé de nombreuses commandes d’art public permanent que l’on peut admirer dans de nombreuses villes dans le monde. Il enseigne actuellement les beaux-arts à l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie. Il est cofondateur et rédacteur fondateur du Yishu Journal of Contemporary Chinese Art. Auteur prolifique, il a publié de nombreux ouvrages, un livre portant sur ses écrits devrait être publié à la fin de 2019. Il a aussi organisé des expositions d’envergure dont Shanghai ou « l’autre Chine » : 1919 – 1949, la 7e biennale de Sharjah et Monument Lab : A Public Art and History Project.

Helena Martin Franco

Artiste en arts visuels

Helena Martin Franco vit et travaille à Montréal depuis 1998. Titulaire d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal, elle fait partie de plusieurs collectifs de diffusion d’art actuel, dont un au Québec : L’Araignée. Sa pratique transdisciplinaire explore le métissage des différents procédés artistiques et l’hybridation entre les techniques traditionnelles et les nouvelles technologies. À partir d’autofictions, elle dévoile la perméabilité des frontières des identités culturelles. Il a été présenté en République dominicaine, en Lituanie, en Espagne, en Nouvelle-Zélande, en Colombie, aux États-Unis, en Bosnie-Herzégovine, en Iran, en Argentine, à Cuba et au Canada.

Noémi McComber

Artiste en arts visuels

Noémi McComber a obtenu une maîtrise en arts visuels et médiatiques du Chelsea College of Art à Londres (2002). Depuis, elle poursuit différents projets artistiques, adoptant une approche multidisciplinaire et collaborative. Elle a présenté son travail en Colombie, en Russie, en Finlande, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Espagne, en France et au Danemark. On a pu voir ses œuvres notamment au ICA (Institute of Contemporary Art) à Londres en 2003, au Moscow Centre for the Arts en 2006, au Musée des Beaux-arts de Sherbrooke en 2007, à La Centrale galerie Powerhouse en 2009, à Dare-Dare en 2011, ainsi qu’à la Maison des arts de Laval et au festival VIVA Art Action! (2011). Son travail vidéographique et en performance a été présenté à Optica (2013), à la bande vidéo et au Lieu à Québec (2015), à Skol et à la galerie Brodac de Sarajevo (2017). Plus récemment elle a participé à différentes expositions en France; au FRAC Lorraine de Metz en 2017 et chez Néon à Lyon en 2018. Elle est l’une des membres fondatrices du collectif L’Araignée, collectif féministe de diffusion en art contemporain. Elle vit et travaille à Montréal

Yann Pocreau

Artiste

Yann Pocreau est né à Québec en 1980. Dans ses recherches récentes, à travers différents types de médiums dont la photographie, la sculpture et l’installation, il s’intéresse à la lumière comme sujet vivant et à l’effet de celle ci sur la trame narrative des images. Il a participé à plusieurs expositions canadiennes, américaines et européennes dont récemment aux Rencontres photographiques d’Arles. Son travail a été commenté dans divers magazines et ses œuvres sont présentes dans les collections de la Banque Nationale du Canada, d’Hydro-Québec, de Desjardins, de Deloitte Toronto, de la Ville de Montréal, de la Ville de Longueuil, du Musée d’art contemporain de Montréal, du Musée des beaux-arts de Montréal, du Musée d’art de Joliette, dans la collection Prêt d’œuvres d’art du Musée National des beaux-arts du Québec. Il est représenté par la Galerie Simon Blais à Montréal. Il vit et travaille à Montréal.

Harriet F. Senie

Directrice, MA Art History, Art Museum Studies — The City College, NYC; Professeure, Art History — CUNY Graduate Center

Harriet F. Senie est autrice de Memorials to Shattered Myths: Vietnam to 9/11, de The `Tilted Arc’ Controversy: Dangerous Precedent? et de Contemporary Public Sculpture: Tradition, Transformation, and Controversy. Elle est coéditrice et collaboratrice pour Critical Issues in Public Art: Content, Context, and Controversy, pour A Companion to Public Art et pour Museums and Public Art?. Elle est également cofondatrice de l’organisation internationale Public Art Dialogue en plus de coéditer pendant sept ans sa revue scientifique. Plus récemment, elle est jointe au Mayoral Advisory Commission on City Art, Monuments, and Markers.

Jeff Thomas

Photographe et commissaire

Jeff Thomas, né en 1956 à Buffalo dans l’état de New York, est un artiste iroquois urbain, conteur-photographe autodidacte, écrivain, conférencier et conservateur, vivant à Ottawa, en Ontario. Ses œuvres font partie de collections importantes au Canada, aux États-Unis et en Europe. Ses expositions solos les plus récentes sont
les suivantes : Birdman Rising, Université Southern Illinois; A Necessary Fiction: My Conversation with Edward S. Curtis & George Hunter, galerie d’art de Mississauga; The Dancing Grounds, parc du patrimoine Wanuskewin, Saskatoon, et Resistance Is NOT Futile, galerie Stephen Bulger, Toronto. Jeff Thomas a également participé à de nombreuses expositions collectives, notamment : The Family Camera au musée royal de l’Ontario, Toronto; Tributes + Tributaries, 1971–1989, Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto; Land/Slide : possible Futures, Markham, Ontario; SAKAHÀN, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa; UNMASKING : Arthur Renwick, Adrian Stimson, Jeff Thomas,
Centre culturel canadien, Paris (France). Il a reçu le Prix du duc et de la duchesse d’York en photographie du Conseil des arts du Canada (1998), le Prix Karsh en photographie (2008), le REVEAL – Prix en art autochtone (2018), le Prix du gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques (2019). Il est devenu membre de l’Académie royale des arts du Canada en 2003.

Bernard Vallée

Animateur en histoire et patrimoine

Depuis plus de 40 ans, Bernard Vallée accompagne les Montréalais.es dans l’exploration de leur ville et de ses quartiers, avec des circuits d’histoire urbaine et sociale, de sensibilisation au patrimoine et de mémoire des luttes citoyennes, d’abord au sein de L’Autre Montréal, de 1984 à 2011, et aujourd’hui avec Montréal Explorations, depuis 2013. De 1987 à 1995, il est membre de la Commission de toponymie de Montréal. De 2012 à 2018, Bernard Vallée accomplit deux mandats comme membre du Conseil du Patrimoine de Montréal. Il est un des auteurs du Dictionnaire historique du Plateau Mont-Royal publié chez Écosociété en 2017.