Langue française
La Politique fait place à deux engagements envers la langue française. Le premier est lié à la valorisation de la langue par le biais de ses équipements et programmes. Le second, vise à « créer une identité sonore distinctive en augmentant considérablement la proportion de musique francophone diffusée (…) » dans les espaces publics gérés par la Ville. Ces mesures contribuent par le fait même à la découvrabilité des contenus francophones et apparaissent comme de bonnes pistes pour valoriser une métropole francophone et francophile.
Valorisation de notre histoire et de nos musées
Le déploiement d’un « chantier sur la mise en valeur de l’histoire », en collaboration avec les musées d’histoire, les sociétés d’histoire, les universités et la population, devrait permettre de préserver et valoriser le patrimoine de Montréal, qu’il soit matériel ou immatériel, bâti, paysager, naturel, archéologique ou culturel. La Ville souhaite accompagner également Musée Montréal dans la réalisation du projet de réserve muséale afin d’encourager la mutualisation des expertises et des ressources pour répondre aux besoins grandissants d’espaces exprimés par le milieu muséal montréalais.
Maisons de la culture et bibliothèques
La Ville de Montréal a répondu favorablement à la nécessité de réaliser un état des lieux des bibliothèques pour faire face aux défis qui l’attendent dans un contexte d’explosion des coûts et de pression immobilière. La Politique prévoit la réalisation d’un bilan annuel et d’un diagnostic, aux cinq ans, du réseau des Bibliothèques afin de pouvoir « mesurer les tendances et de comparer Montréal aux autres grandes villes canadiennes ».
Le renforcement du rôle culturel des Maisons de la culture figure également parmi les mesures établies par la consolidation du Programme de soutien aux équipements culturels municipaux et par la poursuite du Programme de mise à niveau des Maisons de la culture. Le maintien des programmes de mise en valeur des bibliothèques et des Maisons de la culture est une autre bonne nouvelle. L’éventualité d’un futur programme de « réaménagement des Bibliothèques existantes » l’est tout autant dans une optique d’équité sociale et territoriale.
Cœur créatif
La Ville précise ses engagements envers son cœur créatif. Elle réaffirme qu’elle est animée par la volonté d’agir comme un « diffuseur exemplaire » pour les artistes, créatrices et créateurs et souhaite renforcer l’accessibilité universelle des lieux de diffusion municipaux afin de mieux accueillir sa population à l’échelle du territoire. De plus, elle entend « revoir les pratiques d’accueil et de rémunération des artistes pour maintenir l’offre et enrichir la diversité des propositions artistiques offertes aux citoyennes et citoyens (…) ».
Aménagement culturel du territoire
La prochaine Politique trouve une réciprocité dans les documents émis par le Service de l’urbanisme et de la mobilité en continuité avec la publication du Plan d’urbanisme de de mobilité (PUM) 2050. Le Service de la culture affirme ainsi que « l’expertise culturelle » soutiendra « la gouvernance des secteurs d’opportunité identifiés dans le PUM », ainsi que « l’identification des priorités d’intervention du secteur emblématique du Vieux-Montréal et des Quartiers inclusifs et résilients (QIR) ». Cela permet d’espérer que le développement du Vieux-Montréal, au cours des prochaines années, ne se limitera pas seulement à l’augmentation de l’espace piétonnisé et s’élargira plutôt du côté de la mise en valeur des patrimoines.
De plus, l’intégration en amont de « (…) la culture et la mise en valeur du patrimoine dans le développement de projets d’aménagement, d’habitation et de mobilité », notamment en lien avec les actions du PUM, permettra d’accroître l’impact de la culture en faveur d’une vitalité culturelle dans les quartiers.
La notion de promenabilité, relayée dans notre mémoire sur le projet de PUM, dans le but de permettre aux citoyennes et citoyens de s’approprier le territoire, se traduit dans la Politique par un accompagnement des « arrondissements dans la mise en place d’une démarche participative visant à élaborer les parcours d’intérêt qui mettront en valeur les qualités paysagères et relieront les différentes composantes identitaires du quartier (espaces publics, équipements publics, etc.) ». L’objectif « Favoriser la requalification, la restauration et le maintien des actifs culturels et patrimoniaux de la Ville » devrait accélérer notamment la reconstruction de la Chapelle historique du Bon-Pasteur, un monument historique, patrimonial et culturel emblématique de la métropole, pour laquelle nous plaidons la reconstruction.
Au moment de célébrer le 50e anniversaire de sa fondation, Héritage Montréal devrait enfin recevoir de la Ville une reconnaissance autre que symbolique, pour le colossal travail réalisé au bénéfice de Montréal depuis 1975.
Rayonnement
Nous soulignons l’engagement envers la mise en place d’une gouvernance inspirée du modèle de l’alliance Montréal, métropole culturelle qui répond à une demande claire du milieu. De plus, Culture Montréal se réjouit de la signature du Manifeste de Braga du Réseau des villes créatives de l’UNESCO. La Ville s’engage ainsi à soutenir l’ajout d’un objectif de développement durable de l’ONU spécifique à la culture et à augmenter ainsi la participation du milieu des affaires dans le soutien à la culture se rapprochant ainsi du ESCG.
Jeunesse
La Ville ajoute des engagements envers la jeunesse à la suite d’une grande mobilisation des jeunes et des parties prenantes œuvrant auprès d’eux. Ces derniers se traduisent par une participation culturelle renforcée des jeunes dans le déploiement de la Politique ainsi que par la mise en place d’un « chantier jeunesse de développement culturel avec les parties prenantes ». La Ville de Montréal a également pour objectif de « renforcer les partenariats avec les secteurs communautaires et scolaires pour enrichir l’offre à la jeunesse », engagements en cohérence avec notre recommandation de renforcer ses liens avec le milieu de l’éducation.
Autochtonie
Nous saluons également l’engagement pris envers les peuples autochtones et l’accent mis sur la volonté de réconciliation et d’implication des peuples autochtones dans la mise en œuvre de cette prochaine Politique. En effet, le déploiement d’une « gouvernance sur la culture et le patrimoine avec des organismes autochtones de différents secteurs » guiderait la mise en œuvre de la Politique. Elle prévoit aussi le « développement de projets structurants par et pour ces communautés » et la poursuite des « actions et (…) collaborations avec les artistes et (…) organismes autochtones pour assurer une meilleure visibilité des cultures autochtones ».
Financement de la Politique
La Politique s’inscrit dans un contexte de crise culturelle, et plus que jamais, la nécessité d’affirmer notre caractère distinctif. Pour ce faire, il est crucial que la Ville de Montréal alloue le financement nécessaire pour mener à bien cette Politique et qu’elle se dote des moyens de ses ambitions. La mise en place d’un plan d’action bien soutenu l’est tout autant pour des résultats concluants à l’échelle du territoire. Pour cette raison, nous nous réjouissons d’une mesure dédiée à l’évaluation des opportunités de financement favorisant « un accès aux arts, à la culture et au patrimoine », notamment via la taxe sur les panneaux d’affichage. Une stratégie de financement défendue par Culture Montréal depuis 2020, à la suite d’une étude.
La mesure visant à « expérimenter de nouveaux modèles d’affaires plus agiles et explorer des leviers financiers pour pérenniser les espaces de création et de diffusion » ainsi que les infrastructures et installations culturelles municipales est une autre bonne nouvelle pour le milieu. Culture Montréal avait d’ailleurs recommandé en ce sens l’application d’un taux de taxe foncière réduit pour les espaces de création permettant de pérenniser les espaces de création, facilitant ainsi la rétention des artistes à Montréal. Nous surveillerons ce dossier tout particulièrement.